La couleur de l'été
/À une autre époque - une époque qui respectait les saisons - on aurait pu définir le début de l’été par chaleur. Mais je crois qu’il faudra qu’on se passe des saisons désormais, de la temporalité des fournaises.
Il faudra bien trouver d’autres marqueurs: les odeurs, des retours de famille, des maisons de vacances, des retrouvailles.
Moi je reconnaitrai l’été au début des Rencontres d’Arles. Seize ans désormais que le festival de photographie marque pour moi la fin d’une année. Je me souviens que c’était il y a seize ans car c’était l’année où Nan Goldin exposait à l’Église des Frères Prêcheurs. J’étais déjà venue à Arles quelques fois mais toujours distraitement. Entre temps j’avais appris la photo – que j’aimais ça, ce qu’on pouvait y voir. Et je découvrais cet été-là sous les voûtes gothiques les photos incandescentes de l’américaine subversive qui avait renversé le monde de l’art 20 ans plus tôt avec «The Ballad of Sexual Dependency». Je n’ai plus manqué une seule année.
Et plus grand (plus important, évidemment), on pourrait tenir le journal du monde à l’aune de ces photos. Nous vous en parlerons cet été dans la newsletter, puisque Louie est heureux d’être, cette année encore, partenaire.
Charlotte Pudlowski, cofondatrice de Louie Media.