Comment rendre l’attente plus supportable ?

Attendre un amant, un train ou les résultats d’un concours constitue bien souvent une expérience pénible, voire douloureuse. L’attente nous rend anxieux, inquiets ; elle met la vie sur pause pendant un instant ou des années et l’on espère alors qu’une chose : qu’elle s’arrête. Nos sociétés contemporaines ont rendu l’attente d’autant plus difficile que nous n’y sommes plus habitué.e.s. Entre nos achats sur internet reçus en 24h, nos mails lus dans la minute, notre accès immédiat à l’actualité, nous faisons constamment l’expérience de l’instantanéité, et l’attente n’en est que plus frustrante.

Alors pourquoi l’attente est-elle si difficile à vivre ? Comment la rendre plus supportable dans un monde dont la temporalité s’accélère ? Peut-on apprendre à apprivoiser les moments d’attente ? 

Dans cet épisode d'Émotions, la journaliste Jeanne-Marie Desnos se demande pourquoi l’attente génère en nous des émotions négatives à travers les témoignages de Nina et Maxime. Nina nous raconte sa rencontre avec Thomas dont elle tombe très rapidement amoureuse alors qu’il est déjà en couple. Nina espère qu’il la quittera un jour. Elle se retrouve figée dans l’attente de pouvoir vivre pleinement avec celui qu’elle aime. Maxime, lui, se retrouve immobilisé à l’hôpital après un accident de parapente. Pendant plusieurs mois, ses journées se résument à une série d’attentes : attendre les soignant.e.s, les opérations, les nouveaux diagnostiques et, surtout, attendre de savoir s’il remarchera un jour. Pour interroger les facteurs qui facilitent ou compliquent l’attente, Jeanne-Marie Desnos a également tendu son micro à Daniel Dreuil, médecin gériatre qui a coordonné le recueil Prendre soin de l'attente, (2020) et Christophe Bouton, philosophe et auteur du livre Le Temps de l'urgence (2013). Tous deux tentent de nous aider à entrevoir les ressources internes dont nous disposons pour mieux vivre l’attente. 

Un épisode que vous pouvez écouter seul·e ou en famille

Quelques références sur le sujet :

Accélération - Une critique sociale du temps, Hartmut Rosa, Editions la Découverte, 2010

Aliénation et accélération, Hartmut Rosa, Editions la Découverte, 2014

Vers une société des agendas, Jean-Pierre Boutinet, PUF, 2004

Emotions est un podcast de Louie Media présenté par Brune Bottero. Jeanne-Marie Desnos a écrit et tourné cet épisode. 

Maud Benakcha est la chargée de production d'Émotions. Camille Bichler était chargée de la supervision éditoriale de cet épisode, accompagnée de Capucine Rouault. Marine Quemere l’a réalisé, et Benoit Daniel s’est occupé de la prise de son. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix et c’est Nicolas de Gélis qui a composé le générique d’Émotions.

Ce podcast est également rendu possible grâce à Mélissa Bounoua directrice des productions, Charlotte Pudlowski directrice éditoriale, Maureen Wilson responsable éditoriale et Marion Girard responsable de production. 

La retranscription de cet épisode est disponible ici

Pourquoi est-il si difficile de se sentir libre ?

Le confinement nous a permis de ressentir ce que signifiait perdre sa liberté. Si cette expérience peut sembler dérisoire en comparaison de celles et ceux qui vivent emprisonnés, elle révèle cependant une chose : c’est parfois en étant privé de liberté que nous nous rendons compte de sa valeur. Trop habitué.e.s à ce que nous considérons comme acquis, il est parfois nécessaire de s’éloigner ou de perdre ce que nous avons, pour enfin être capable de faire l’expérience de la liberté. 

Alors, pourquoi est-ce difficile de construire notre propre définition de la liberté ? Pourquoi s’agit-il parfois d’un combat contre nos acquis, contre nous-même ? Pourquoi notre quête individuelle de liberté peut-elle nous paraître si difficile et douloureuse à mener ? 

Dans cet épisode d’Émotions, la journaliste Justine Rodier s’interroge sur ce qui nous fait nous sentir libres. Pour questionner les mécanismes et les paradoxes de ce sentiment, elle s’appuie sur les Mémoires d’une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir et sur deux témoignages : celui de Redwane, qui a passé six années de sa vie en prison et celui de Mélanie, qui, après un licenciement, a décidé de pratiquer le voyage en solo

Tous deux nous parlent de la manière dont ils ont réussi à s’extraire de leur quotidien dont ils se sentaient prisonniers : le “métro-boulot-dodo” pour Mélanie, la monotonie et la violence de la prison pour Redwane. Pour analyser cette notion trop souvent mal comprise qu’est la liberté, Justine Rodier a interrogé Aurore Malet-Karas, neuroscientifique, et Pierre-Jean Memmi, professeur de philosophie qui a également enseigné en prison. Ils analysent conjointement les difficultés rencontrées pour se sentir libre et ce paradoxe : avoir trop de choix peut, plutôt que de nous rendre libres, nous angoisser et nous paralyser. Plutôt que de parler d’une liberté difficile à circonscrire, peut-être faudrait-il alors parler de libération, un processus lent, qui ne s’achève jamais vraiment. 

Un épisode que vous pouvez écouter seul·e ou en famille

Quelques références sur le sujet :

La liberté intérieure, Claude Romano, Editions Hermann, 2020

L'existentialisme est un humanisme, Jean-Paul Sartre, Gallimard, 1996

Emotions est un podcast de Louie Media présenté par Brune Bottero. Justine Rodier a écrit et tourné cet épisode. 

Maud Benakcha est la chargée de production d'Émotions. Camille Bichler était en charge de la supervision éditoriale de cet épisode, accompagnée de Capucine Rouault. Charles de Cillia l’a réalisé, et Benoit Daniel s’est occupé de la prise de son. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix et c’est Nicolas de Gélis qui a composé le générique d’Émotions.

Ce podcast est également rendu possible grâce à Mélissa Bounoua directrice des productions, Charlotte Pudlowski directrice éditoriale, Maureen Wilson responsable éditoriale et Marion Girard responsable de production. 

La retranscription de cet épisode est bientôt disponible. 

Peut-on se raconter avec son corps ?

Nous sommes parfois incapables de trouver les mots pour dire ce que l’on ressent, ce que l’on pense, ce qui se passe en nous.  Dans ces moments, c’est le  corps qui peut prendre le relai : on sautille, on rougit, on crie, on pleure... Plus encore que les mots, il exprime alors des émotions indicibles, dont on n’a pas encore pleinement conscience : il parle avant que l’on comprenne

Mais alors, comment nos corps expriment-ils nos émotions ? Le langage corporel est-il universel, compris et exprimé de la même manière par tous.tes ? 

Dans cet épisode d'Émotions, la journaliste Pauline Verduzier interroge l’ambiguïté du langage du corps à travers les témoignages de deux danseuses : Juliette Dragon, fondatrice de l’Ecole des filles de joie, qui forme à l’effeuillage, et Fanny Fournié, ancienne grande timide qui enseigne aujourd’hui à exprimer ses émotions par la danse. Toutes deux nous parlent du pouvoir de “raconter des histoires avec le corps”, de la possibilité de “dire les émotions autrement qu’avec le son, la voix et la communication orale”. Et pour analyser cet outil de communication complexe qu’est le corps, Pauline Verduzier a interrogé l’anthropologue et sociologue David Le Breton, auteur d’Anthropologie des émotions, paru en septembre 2021. Il analyse ici comment nos sociétés façonnent nos corps et nos émotions. Loin d’être universelles, il existe des émotions qui sont incompréhensibles, intraduisibles d’une culture à une autre. 

Un épisode que vous pouvez écouter seul·e ou en famille

Quelques références sur le sujet :

Un corps à soi, Camille Froidevaux-Metterie, Seuil, 2021

Histoire du visage, Jean-Jacques Courtine, Claudine Haroche, Payot, 2007

Histoire du corps, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine, Georges Vigarello, Seuil, 2005

Si vous avez aimé écouter cet épisode, nous vous recommandons également cette mini-série sur les cinq sens qui nous en dit plus sur notre façon de ressentir physiquement le monde.

Emotions est un podcast de Louie Media présenté par Brune Bottero. Pauline Verduzier a écrit et tourné cet épisode. La réalisation et la composition musicale sont de Charles de Cilla. 

Maud Benakcha est la chargée de production d'Émotions, assistée de Agahe Le Taillandier. Camille Bichler était en charge de la supervision éditoriale de cet épisode, accompagnée de Capucine Rouault et de Lucile Rousseau-Garcia. Charles de Cillia l’a réalisé, et Benoit Daniel s’est occupé de la prise de son. Jean-Baptiste Aubonnet était au mix et c’est Nicolas de Gélis qui a composé le générique d’Émotions.

Ce podcast est également rendu possible grâce à Maureen Wilson responsable éditoriale, Anaïs Dupuis responsable de production, Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski directrice éditoriale. 

La retranscription de cet épisode est bientôt disponible. 

Doit-on aimer sa famille ? 

Synonyme d’amour ou de rancœur, animée par des cris, ou plongée dans le silence, la famille, est ce lieu que l’on ne choisit pas mais que l’on croit devoir aimer malgré tout. Parce que ne pas aimer sa famille c’est renoncer au seul espace sur terre qui nous “appartient”. Le dire, “Je n’aime pas ma famille”, c’est presque un tabou et pourtant, parfois, ça ne va pas de soi. 

Dans cet épisode d’Émotions, la journaliste Milia Legasa nous partage des moments de vie de sa famille recomposée, où elle se demande parfois si on peut se forcer à s’aimer. En interrogeant Alice, elle réalise qu’elle n’est pas la seule à s’être posé cette question. En tombant amoureuse, Alice a dû accepter l’enfant de son compagnon, et a très mal vécu son rôle de belle-mère. 

Pour comprendre les mécanismes de culpabilisation que vivent particulièrement les femmes qui n’aiment pas leurs beaux-enfants et comprendre comment remédier à cela, Milia Legasa interroge Catherine Audibert, psychologue clinicienne. 

La journaliste a aussi rencontré Camille, qui à l’inverse, a été rejetée par sa belle-mère et explique l’impact que cela a eu dans sa construction d’adulte.

Elle tend également son micro à Gérard Neyrand, sociologue, qui souligne l’importance de l’amour dans le bon développement d’un enfant et explique comment, à partir de ce constat, l’injonction à aimer s’est imposée au XXème siècle. 

Quelques références sur le sujet:

  • Love Me Tender, Constance Debré, Flammarion

  • Famille recomposée l’envers du décor de Anne Chapeline, Librinova.

  • La famille recomposée : Comment répondre aux questions des enfants de Agnès de Viaris, Carnet de l’Info.

  • L’enfant de l’autre, de Catherine Sellenet, éditions Max Milo

  • Amour et crises dans la famille recomposée, Les enjeux psychiques de la recomposition familiale de Catherine Audibert, chez Payot.

Et enfin, le site internet « La Douceur des Hérissons », dont Milia Legasa parle dans l’épisode. 

Si vous avez aimé écouter cet épisode, nous vous recommandons également celui-ci, du Book Club, dans lequel Camille Chamoux parle du coup de coeur qu’elle a eu pour Love me tender de Constance Debré.

Émotions est un podcast de Louie Media présenté par Brune Bottero. Cet épisode a été tourné et écrit par la journaliste Milia Legasa. L’épisode a été réalisé par Charles de Cillia. Benoît Daniel s’est occupé de la prise de son et Jean-Baptiste Aubonnet était au  mix. C’est Nicolas de Gélis qui a composé le générique d’Émotions.  

Maud Benakcha est la chargée de production d'Émotions, accompagnée d’Agathe Le Taillandier et de Capucine Rouault pour cet épisode. 

Ce podcast est également rendu possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard responsable de production, Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale. 

La retranscription de cet épisode est bientôt disponible. 

Pourquoi la douleur doit-elle être visible pour exister ?

A-t-on déjà nié ou minimisé votre douleur simplement parce qu’elle n’était pas visible ? Et est-ce qu’à force d’entendre que “c’est dans votre tête”, vous l’avez finalement niée à votre tour ? 

En 2017, le Livre blanc de la douleur affirme que près d’un Français sur cinq souffre de douleur chronique - une douleur qui dure de manière permanente ou intermittente depuis plus de trois mois, avec ou sans explication. Et pourtant, l’OMS la reconnaît comme une maladie seulement depuis 2019. Est-ce que cela veut dire qu’avant elle n’existait pas ? Comment le fait de ne pas reconnaître la douleur peut-elle l’aggraver ? Et alors, pourquoi est-ce important de reconnaître la douleur des autres ? 

Dans cet épisode, la journaliste Léna Coutrot tend son micro à Léa, 31 ans. Atteinte d’endométriose depuis son adolescence, elle a attendu sept ans avant qu’un médecin prenne au sérieux ses douleurs et détecte la maladie qui l’handicape au quotidien. 

Léna Coutrot interroge aussi Pascale Wiedemann Toutzevitch, psychologue clinicienne à l’hôpital St Joseph à Paris au sein de l’équipe “douleur”, une unité pluridisciplinaire. Parmi les personnes qu’elle reçoit, certains souffrent de douleurs chroniques depuis plus de 20 ans. Selon elle, le fait que le monde médical ne prenne pas suffisamment en compte les émotions des patients peut aggraver leurs maladies. 

Enfin, vous entendrez la psychiatre Stéphanie Hahusseau qui s’intéresse à la manière dont nos émotions peuvent nous faire tomber malade. Elle nous explique pourquoi tous les troubles physiques ont une dimension psychologique, et comment le mécanisme de dissociation peut amener les patients à ne plus rien ressentir. 

Quelques références sur le sujet:

Et aussi quelques interviews du média Lyv dédié à l'endométriose et la santé des femmes: 

Si vous avez aimé écouter cet épisode, nous vous recommandons également celui-ci, de Travail (en cours), dans lequel on explore les répercussions des handicaps invisibles dans le monde du travail.

Émotions est un podcast de Louie Media présenté par Brune Bottero. Cet épisode a été tourné et écrit par la journaliste Léna Coutrot. L’épisode a été réalisé par Marine Quéméré. Jean-Baptiste Aubonnet s’est occupé de la prise de son et du mix. C’est Nicolas de Gélis qui a composé le générique d’Émotions.  

Maud Benakcha est la chargée de production d'Émotions, accompagnée d’Agathe Le Taillandier et de Capucine Rouault pour cet épisode. 

Ce podcast est également rendu possible grâce à Maureen Wilson, responsable éditoriale, Marion Girard responsable de production, Mélissa Bounoua directrice des productions et Charlotte Pudlowski, directrice éditoriale. 

La retranscription de cet épisode est bientôt disponible.